Présentation

Une femme, dans une salle d’attente à l’hôpital. Des cris d’enfants, des battements de cœur, et les éclats d’une vie de maman comme les autres. De la première couche au premier chagrin d’amour, elle traverse toute une existence en accéléré, avec ce fils rêvé, redoutant ce moment inéluctable où il quittera le nid…

Ex Utero raconte avec humour, tendresse et sans concession le vertige de la maternité, une éclosion pleine de grâce, un « voyage en mère » intime et vibrant dont on ressort le cœur chaviré.

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Notes d'intention

... de la metteuse en scène

"Quand Sabrina Nani, la comédienne, Sophie Brugeille, l’autrice de son histoire, et Véronique Guimard, la productrice de cette aventure humaine, m’ont fait lire ce texte, j’ai immédiatement été touchée par sa vérité. Cette histoire intime, au départ pensée comme un texte à visée préventive autour du papillomavirus, dépasse de loin le cadre médical pour devenir une œuvre profondément humaine : celle d’une femme confrontée à l’impossible maternité. Une histoire de résilience. Il a réveillé en moi un souvenir très ancien.
Celui d’un jour où mon gynécologue m’avait dit, d’une voix calme, presque clinique :
"Vous devez faire le deuil de cet enfant biologique."
Et moi, incapable d’accepter l’idée, je lui avais répondu :
"Mais comment voulez-vous que je fasse le deuil de quelque chose que je n’ai pas eu !?"
Cette phrase, prononcée dans un cabinet de consultation, est restée suspendue quelque part entre mon cœur et ma mémoire. Et c’est sans doute elle qui a fait résonner si fort le texte de Ex Utero.

Alors on a repris le texte, on l'a restructuré différemment, changer l'ordre, rajouter d'autres textes, pour suivre le chemin intime de création de cette femme nullipare.
L'histoire reste la même mais le point de vue a changé. Il est devenu plus universel. Dans lequel chaque femme qui n'a pas pu avoir d'enfant se reconnaitra. Quelque soit la cause de cette impossibilité.

Car au-delà de la maladie, au-delà de ce corps blessé, il y a ici une femme qui traverse une absence.
Une femme qui, pour survivre, va inventer l’enfant qu’elle ne pourra pas avoir.
Pour laisser partir ce rêve vissé au corps depuis l'enfance – toute petite déjà elle "
mettait un coussin sous son pull pour jouer la femme enceinte" - elle va lui donner la vie par l’imaginaire : le regarder naître, le voir faire ses premiers pas — jusqu’au jour où, devenu grand, il quitte la maison.
Alors, dans un dernier geste d’amour, elle le laisse partir.
Elle lui dit adieu.
Et dans cet adieu, elle renaît à elle-même.
Ce que je veux raconter sur scène, c’est ce voyage invisible, ce chemin du cœur.
Un accouchement sans cri, mais avec tout ce que la vie contient de douleur et de grâce.
La mise en scène suivra ce mouvement intérieur : simple, organique, sincère.

Elle sera guidée par le souffle de cette femme qui apprend à créer sans chair, à aimer sans possession, à enfanter autrement.
La direction d'acteur, se fera moment à moment. Comme une femme qui accouche pour la première fois avec toute la joie et toute la peur de rentrer en pays inconnu. Et tous ses sentiments qui l'envahissent qu'elle n'a jamais éprouvé auparavant. Pas à pas, elle avance.
La lumière dessinera une salle d’attente, une chambre d'enfant, une pièce à vivre…

Peu à peu, le vide s’animera : sons, images, souvenirs… L’imaginaire prendra le pas sur le réel, jusqu’à faire naître un monde entier. Celui qu'elle porte en elle depuis toujours.
Les chansons de Dalida viendront en écho.
Dalida, cette autre femme blessée, écartelée entre l’amante, l’artiste et la mère qu’elle n’a jamais pu être. Au- delà de la musique rythmée ou nostalgique, comme elle, notre héroïne se raconte sur scène.

Car au fond, Ex Utero n’est pas une histoire de perte, mais de création.
C’est l’histoire d’une naissance, d’une maternité sans utérus mais avec un cœur immense.
Cet enfant, elle ne l’a pas porté dans son ventre.
Elle l’a porté dans son âme.
Il est né « ex utero », oui — mais surtout « in corde »
.
Dans le cœur.
Et c’est là, dans cet espace invisible, que vivent encore tous les enfants rêvés
."

Sally MICALEFF

... de l'auteure

"Au tout début de cette aventure, il y a un coup de foudre artistique, lors d’une scène ouverte. Sabrina joue un de mes textes, que je lui avais fait lire par hasard. Ce soir-là, le public rit, en redemande, il se passe quelque chose. L’idée d’un spectacle germe. Et si on abordait le thème de la maternité, cette envie de bébé quand les années passent et qu’on n’a pas encore trouvé le papa ? C’est de ça, que Sabrina veut parler. L’écriture commence, dans la joie et l’allégresse. Et puis, le diagnostic tombe comme le couperet de la guillotine : Cancer du col de l’utérus.

Renoncer ? Non, s’adapter… Sabrina intègre sa "mission" et veut joindre l'utile à l'artistique et passer un message de prévention à travers son spectacle.

Entre deux séances de radiothérapie, Elle s’accroche à son projet et moi je m’imprègne de ses émotions. Il y a de la peur, évidemment. Mais il y a de la colère, aussi, vis-à-vis de cette société qui nous conditionne dès le plus jeune âge à devenir mères, et qui nous juge si l’on ne remplit pas le contrat, même quand on n’y est pour rien.

Pas d’utérus, pas de bébé. Pas de bébé, pas de maman. Nullipare. Le mot claque, elle entend « nulle », elle entend « nulle part ». Existe-t-elle encore ? Pour qui, pour quoi, pour aller où ?

Les maux deviennent des mots. Pour autant, pas question de tomber dans le pathos. Le grave flirte harmonieusement avec le léger. Elle ne portera jamais d’enfant ? Alors elle va « jouer à la maman », à celle qu’elle ne sera jamais, celle qu’elle aurait pu être : fragile, volcanique, étouffante, humaine, imparfaite mais toujours attachante.

C’est aussi l’occasion d’aborder les thèmes liés à la maternité et la parentalité : du baby blues, de la charge mentale, du couple qui tangue et de la garde partagée qui en découle… Autant de sujets communs qui prennent cependant une couleur nouvelle à la lumière du cancer gynécologique et de la nulliparité. La comédienne nourrit son fantasme en jouant le ventre vide.

Et pour faire passer un message de prévention salutaire sans qu’il ne soit pris comme une injonction moralisatrice, j’ai eu l’idée d’écrire un slam à Sabrina. Des paroles qui claquent, avec humour, mais des mots utiles.

En donnant vie sur scène à cet enfant qu’elle n’a porté qu’en rêve, Sabrina a nargué la maladie et accouché d’elle-même.

Sophie BRUGEILLE

Ex Utero s'engage

IMAGYN Ex Utero Gwendoline Hamon Coralie Marjollet



Si Ex Utero a pour vocation initiale de faire rire, ce spectacle est aussi l’occasion de faire réfléchir et ainsi favoriser la prévention contre les cancers gynécologiques.

Une partie des bénéfices de la programmation au Guichet Montparnasse a été versé à l’association coup de cœur de Sabrina, l’association IMAGYN.

Créée en 2014, elle est la toute première association nationale de patientes atteintes de cancers gynécologiques. Destinée à sensibiliser, partager, soutenir et informer le plus grand nombre, à commencer par les patientes et leurs proches, elle aide également à faire avancer la Recherche.


"La résilience chez IMAGYN, nous la croisons souvent et quel plus bel exemple que le parcours de Sabrina qui a su mettre des mots sur le traumatisme traversé. Le spectacle permet de se projeter dans sa vie de femme et de maman avec ses joies et ses difficultés malgré la maladie qui pointe en filigrane et ses conséquences.

Le spectacle riche et dense porte aussi le message si cher à notre association de la prévention contre le cancer du col de l’utérus, cancer encore tabou alors qu’évitable. Sabrina montre avec une vraie sincérité que l’on peut allier divertissement et message fort dans un spectacle de qualité. "
Coralie MARJOLLET, présidente de l’association IMAGYN


« Un « seule en scène » bouleversant et drôlissime (…). Je dis Bravo pour cet élan, ce courage, cette vie plus puissante que tout, j’ai été très touchée par cette résilience, par ce besoin réussi de transformer cette violence soudaine par une renaissance et j’ai beaucoup ri. (…) Allez-y vite, ça fait du bien... »
Gwendoline Hamon, comédienne – Marraine de l’association IMAGYN

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